Monday, March 27, 2017

Tomber, se relever


Il y a 10 ans, je devenais maman. Celles et ceux qui suivent mon blog depuis les débuts se souviennent peut-être de l'arrivée au monde chaotique de ma fille aînée. Une naissance prématurée, un séjour de 4 semaines en néonat... Je ne le savais pas alors mais ce n'était que le début de ses déboires. La suite ? Une traversée du désert de 3 ans, pendant laquelle je me suis complètement coupée du monde. Je suis incapable de vous dire ce que j'ai fait pendant ces 3 ans sinon de réorganiser, avec son papa, notre vie quotidienne autour des besoins de notre aînée.

A cette époque, j'ai commencé à voir des copines blogueuses françaises prendre leur envol, leur blog leur avait servi de trempli vers une nouvelle carrière. Certaines sont devenues stylistes culinaires, d'autres ont commence à écrire des livres. Mon blog, lui, se refermait sur lui-même. Mon ton est devenu moins enjoué, plus intimiste. Mon rythme de publication a ralenti mais je publiais des textes plus travaillés. J'ai appris à écrire court, par respect pour le temps précieux des jeunes parents comme moi. Même si j'y ai pensé plus d'une fois, je n'ai jamais arrêté d'alimenter mon blog.

Quand j'ai quitté mon emploi salarié il y a 2 ans, c'était avec la conviction de ne plus jamais retrouver le travail que je venais de quitter. Mais pour faire quoi ? Il y avait bien cette idée de guide de survie alimentaire aux USA, qu'une collègue m'avait encouragée à créer... Et si le moment était venu de se lancer ? Le livre a vu le jour le mois qui a suivi ma démission. Quelques semaines après sa publication, je suis tombée sur une ancienne collègue au supermarché. Elle m'a demandé des nouvelles, je lui ai parlé de mon livre. Je me souviendrai toujours de sa réponse : "quelle chance, Estelle, moi je n'ai rien sur quoi retomber".

Je pense souvent aux paroles de cette collègue lorsque je lis les doutes, frustrations et questionnements de mes amis blogueurs, créateurs ou parents. Je sais ce que c'est de ne pas avoir le temps, d'avoir l'impression de faire du sur place quand d'autres avancent par pas de géant. Mais rappelez-vous, chacun a son histoire et nous ne connaissons jamais vraiment celle des autres. Votre chemin n'appartient qu'a vous mais sachez qu'avec chaque effort, chaque billet et chaque bouteille à la mer, vous avancez. Que ferai-je aujourd'hui si je n'avais jamais eu l'idée, il y a 13 ans, de lancer mon blog ?

Monday, March 20, 2017

Nourriture française / nourriture américaine : entretien vidéo avec l'Américaine Christina Rebuffet


Si, comme moi, vous fréquentez régulièrement les groupes d'expats aux Etats-Unis, vous connaissez sûrement Christina Rebuffet. Sinon, laissez-moi vous la présenter : Christina est une Américaine en France connue pour ses leçons d'anglais pratique sur YouTube. Peu après avoir fait sa connaissance sur le groupe Francais d'Amerique du Nord sur Facebook, je me suis attachée à cette prof d'anglais bienveillante qui a réussi à moderniser l'apprentissage de l'anglais. Mariée à un Français, Christina est bien placée pour connaitre les difficultés linguistiques des expats français aux Etats-Unis. Si nos missions sont différentes, je me suis reconnue dans l'enthousiasme qu'elle déploit pour servir son audience.

A l'automne dernier, j'ai eu le plaisir d'échanger avec elle sur mon sujet de prédilection : la nourriture. Après une brève présentation (j'ai découvert que nous chacune traversé l'Atlantique il y a 15 ans), nous avons discuté, avec humour mais sans jugement, des surprises qui nous attendaient dans notre nouveau pays d'accueil. Notre échange en anglais a fait l'objet de deux vidéos que je suis ravie de partager avec vous aujourd'hui.

Dans la première vidéo, il est question, entre autres, de petit-déjeuner américain et de nos expériences respectives dans les supermarchés de nos pays d'accueil. J'y partage également mes conseils pour s'adapter à une nouvelle culture culinaire. Je vous laisse découvrir.


Dans la seconde vidéo, je dévoile l'identité de l'ingrédient américain incontournable (futur.e.s expats, prenez note !), j'explique la différence entre les farines française et américaine et passe en revue le vocabulaire culinaire anglais que j'aurais aimé avoir appris à l'école !



J'espère que vous prendrez autant de plaisir à regarder ces vidéos que Christina et moi avons pris à les réaliser. Si ne vous retenez qu'une chose de notre conversation, qu'il s'agisse de celle-ci : soyez curieux et gardez l'esprit ouvert lors d'une expatriation. Gardez votre enthousiasme et apprenez à rire de vos erreurs. Et si vous ne trouvez toujours pas de lardons aux Etats-Unis, faites appel à ma communauté de plus de 2500 gourmands sur Facebook, Bons plans gourmands aux Etats-Unis.

Monday, March 13, 2017

Prendre le temps


Aujourd'hui, je vais vous raconter une histoire. Il y a deux ans, je quittais mon emploi salarié sans autre projet que celui d'écrire mon livre, le Guide de survie alimentaire aux Etats-Unis. C'est une idée que j'avais depuis quelques années (9, pour être exacte) que j'avais repoussée dans un coin de ma tête pour un tas de raisons (pas le temps, manque de courage, honte de demander de l'argent pour une création). Le livre est finalement sorti en 2015, et je l'ai révisé au printemps 2016 (nouvelle couverture, refonte du chapitre chocolat).

C'est un livre que j'ai publié seule et dont la réalisation m'a donc demandé beaucoup d'effort. J'ai travaillé dur l'an passé, entre les lunch boxes, les sick days et les vacances des enfants. Pour être honnête, j'ai perdu sur le chemin toute envie de cuisiner. Je déjeunais dans les coffee shops, sautais des repas, dormais peu... Quelle ironie pour quelqu'un qui s'est fait connaitre grâce à un blog de cuisine. Et puis j'ai commencé à avoir des malaises et des crises d'angoisse. J'ai eu très peur pour ma santé et j'ai (presque) arrêté de travailler le soir. Pendant les vacances de Noël cette année, j'ai recommencé à cuisiner trois fois par jour en me promettant de maintenir ce rythme en 2017. Il y a eu des jours avec et des jours sans mais, globalement, j'ai réussi à tenir ma promesse.

Emincer des oignons pour les carbonades flamandes que mon amoureux aime tant...

Préparer une pâte à crêpes parce que Myriem vient à la maison...

Faire chauffer la crème de la ferme voisine pour les petites crèmes au citron que ma fille de trois ans réclame...

Rouler des boulettes de dinde au cumin en pensant à Sarah qui aurait du nous rejoindre à dîner...

Ces actes qui me donnent du plaisir. Et comme toutes les choses qui me donnent du plaisir, j'ai envie qu'elles durent.

Alors oui, je comprends que tout le monde ne prend pas de plaisir aux fourneaux. Oui, il y a des jours où j'aimerais bien qu'on me serve le petit déjeuner au lit. Oui, j'aimerais parfois mettre autre chose que du houmous dans les lunch boxes des enfants. Mais petit à petit, j'ai retrouvé le bonheur de prendre mon temps et de travailler avec mes mains.

Monday, March 6, 2017

Tournée des pâtisseries parisiennes : Pierre Hermé (2/5)

Crédit photo : Séverine P.
Vous aimez la pâtisserie ? Ca tombe bien, Séverine aussi. Elle a profité de son dernier séjour parisien pour faire la tournée des plus grandes pâtisseries. Lorsqu'elle m'a proposé de publier son compte-rendu sur mon blog, j'ai bien sûr dit oui ! Depuis février, Séverine nous entraine chez cinq pâtissiers parisiens à raison d'un pâtissier par mois. Ce deuxième billet de la série est consacré à la boutique Pierre Hermé, je vous laisse découvrir...

En juin 2016, je suis rentrée en France et, pour la première fois en 17 ans, j’ai passé plus de 24 heures à Paris, ma ville d’étudiante et de jeune adulte. Pour ce voyage, je m’étais fixé comme objectif de rendre visite à plusieurs grands pâtissiers qui me font rêver. J’avais mis trois adresses sur ma liste et j’ai fini par en visiter cinq : c’est ce que j’appelle un succès. Aujourd'hui, je vous invite à me suivre chez le pâtissier Pierre Hermé.

Crédit photo : Séverine P.
Pierre Hermé

Elu « Meilleur Pâtissier du Monde 2016 », surnommé le « Picasso de la pâtisserie », Pierre Hermé est un exhausteur de goût à lui tout seul. Bien que sa renommée soit faite sur ses macarons et son gâteau culte, l’Ispahan, toute sa pâtisserie n’est qu’explosion de saveurs et un mot d’ordre : le plaisir.
Je suis allée dans sa boutique de St Germain des Prés, rue Bonaparte. Devant tant de magnifiques gâteaux, ce festival de couleurs, de noms et l’évocation de saveurs tous plus succulents les uns que les autres, il a été difficile de choisir. Je me suis finalement décidée pour un assortiment de macarons et un fraisier.

Crédit photo : Séverine P.
Pierre Hermé est LA référence de la génération actuelle de pâtissiers. Il est tellement immense de par son talent que j’ai à peine osé rentrer dans sa boutique, aillant peur de déranger le maitre, de ne pas y être à ma place. Mais dès l’entrée, c’est l’empire des sens. Les couleurs, les goûts, les odeurs, la variété des produits proposés, on ne sait plus où donner de la tête.

Crédit photo : Séverine P.
La première bouchée du fraisier de ce maitre incontesté est de celles dont on peut dire « je peux mourir demain, j’ai mangé un gâteau de Pierre Hermé ». Le biscuit, la crème aux amandes, les fraises entières, la meringue brulée, le tout fond dans la bouche provoquant une explosion des saveurs. Chaque bouchée est plus extraordinaire que la précédente car elle révèle des subtilités qu’on n’avait pas remarqué la première fois (ou la deuxième, ou la troisième). Nous avons mangé ce gâteau le plus lentement possible pour qu’il nous dure le plus longtemps possible tellement il était bon.
Les macarons quant à eux sont indéniablement exceptionnels. De très loin meilleurs que ceux de Ladurée pourtant si réputés. Les coques sont cuites à la perfection et les crèmes (traditionnelles ou au yaourt, donc plus légères) sont d’une justesse incroyable. Je ne suis pourtant pas particulièrement fan de macarons mais là, je tire mon chapeau bien bas et j’en reveux.

A suivre...

Retrouvez tous les billets de la série ici.

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