Friday, November 23, 2012

Salade de poulet au curry




Ma maman n'avait pas prévu de me rendre visite cette année. Fin août, c'est mon air fatigué retransmis via Skype qui aurait convaincu mon père de lui offrir un aller-retour pour Philadelphie (merci Skype). Le mois dernier, j'ai donc changé les draps du lit de la chambre bleue et passé l'aspirateur au rez-de-chaussée. J'ai demandé à Jonathan de faire rôtir un poulet et j'ai filé à l'aéroport.

Au cours de ces six dernières semaines, ma maman a rencontré mes collègues américains et ma voisine péruvienne, elle a mangé des sushis, un hamburger et des tamales et elle a bu plein de café. Mon amie Teresa l'a invitée voir le Fantôme de l'Opéra à Broadway et je lui ai fait goûter les macarons new-yorkais de Ladurée. Pour la première fois depuis plus de dix ans, nous avons même célébré ensemble mon anniversaire ; elle m'a offert une très jolie paire de boucles d'oreilles. Elle a cousu le déguisement de Halloween de ma fille et a survécu à l'ouragan Sandy. Elle était là lorsque la nounou est tombée malade et quand Obama a été réélu. Elle était là aussi pour le festin de Thanksgiving.

A la maison, ma maman a goûté à mes macarons et mes pancakes, à mes gaufres et à mes soupes. Elle a aimé la soupe de farro à la butternut et à la pomme mais a boudé la soupe de pommes de terre aux champignons ("tu as aimé, Estelle ?"). Lorsque ma maman aime ce qu'elle mange, elle commence à poser plein de questions. Ai-je fait rôtir mes ingrédients ? Quelle épice ai-je mis dans cette salade ? Y a t'il de la sauce de soja ? Elle m'a beaucoup interrogée sur cette salade de poulet au curry, en voici donc la recette.

Salade de poulet au curry

Ingrédients pour 4 personnes
2 escalopes de poulet avec la peau et les os
2 branches de céleri coupé en tronçons
1 pomme croquante et acidulée de type Gala coupée en dés
60 mL de mayonnaise
40 mL de yaourt
2 à 3 cuillères à café de curry
2 cuillères à café de citron ou de citron vert
2 à 3 poignées de noix de cajou concassées (facultatif)
Sel, poivre
Préparation

Saler et poivrer la surface du poulet. Transférer dans un plat à gratin et enfourner 30 à 45 minutes à 180°C ou jusqu'à ce que la peau soit croustillante et dorée. Retirer du four et laisser refroidir. Pendant ce temps, dans un petit bol, mélanger la mayonnaise, le yaourt, le curry et le jus de citron ou de citron vert. Réserver.

Lorsque le poulet a refroidi, effiler la chair à la main (on peut aussi découper le poulet au couteau mais je trouve que la salade perd alors son côté rustique). Mettre le poulet dans un grand bol avec le céleri et la pomme. Verser le mélange à base de mayonnaise et mélanger. On peut servir la salade aussitôt mais je la trouve meilleure après une heure au réfrigérateur. Saupoudrer de noix de cajou avant de déguster.

Qu'on se le dise

On peut aussi utiliser les restes d'un poulet rôti à la place des escalopes.

Monday, November 5, 2012

Envie de Livres, Automne 2012



Il y a d'abord les jolies nouveautés :

La vérité sur l'Affaire Harry Quebert de Joël Dicker
La nuit a dévoré le monde de Pit Agarmen
Une partie de chasse d'Agnès Desarthe
L'amour sans le faire de de Serge Joncour

Et puis les titres que vous m'avez conseillés :

La mer Noire de Kéthévane Davrichewy
Le coeur cousu de Carole Martinez

Pour finir sur les livres à croquer :

Tender at the Bone: Growing Up at the Table de Ruth Reichl
Little Flower: Recipes from the Cafe de Christine Moore
Bouchon Bakery de Thomas Keller
Jerusalem: A Cookbook de Yotam Ottolenghi et Sami Tamimi

Et vous, de quels livres avez-vous envie ?

Monday, October 29, 2012

Halloween Bake-Off



Chaque année depuis plusieurs années, mon entreprise organise une fête à l'occasion de Halloween. C'est une célébration que nous portons très à cœur puisqu'elle est ouverte à nos enfants. Ils découvrent alors notre espace de travail relooké pour l'occasion et, entre les toiles d'araignée synthétiques et les fantômes en peluche, ils sont invités à piocher dans des seaux remplis de friandises. Lorsque leurs sacs sont remplis de bonbons et de chocolats, ils participent alors à une parade en plein air. Pendant ce temps, leurs parents discutent autour d'un gobelet de café ou de chocolat chaud et, pour la première fois cette année, de gourmandises maison à l'occasion d'un bake-off, une compétition de pâtisserie.

 

Il s'agissait du deuxième bake-off auquel je participais. L'an passé, j'avais préparé la bûche aux marrons de Pascale à l'occasion de la Christmas Party de mon travail et, malgré quelques soucis au niveau de l'exécution (ma bûche ressemblait à un camion), j'étais arrivée deuxième ex-aequo. Le gagnant, Nick, un passioné de cuisine qui prépare chaque année le festin de Thanksgiving pour toute sa famille, avait remporté la compétition grâce à ses cannoli sandwich cookies. Composés de deux cookies au chocolat garnis d'une crème à base de mascarpone et de pistaches concassées, ils étaient, je devais bien l'admettre, terriblement gourmands.

Le lendemain, Nick était venu prendre des mes nouvelles, il voulait savoir si ça n'avait pas été trop dur de perdre. Je lui avais répondu dignement que j'avais tourné la page, moi, et que je préparais ma revanche. Il a ri. Son assurance m'avait agacée, je savais qu'il n'avait jamais perdu à une telle compétition au travail mais je voulais lui montrer que moi aussi je savais aussi me débrouiller aux fourneaux.



Au mois d'avril, je l'ai donc invité à un brunch à la maison pour tenter de l'impressionner. J'avais préparé des œufs cocotte sur une fondue de poireaux parfaitement assaisonnée, des pommes de terre au four croustillantes ainsi que des gaufres liégeoises moelleuses et caramélisées. Je lui ai demandé s'il craignait désormais que je gagne la prochaine compétion de pâtisserie et vous savez ce qu'il m'a répondu ? Que je lui avais simplement montré que je savais préparer un brunch (aïe).



Go big or go home ai-je pensé lorsque l'annonce du bake-off de Halloween est tombée : j'allais faire des macarons. Je me suis donné tous les moyens de réussir : la veille du concours, j'ai demandé à ma maman, en visite aux Etats-Unis, de me dessiner des gabarits à partir de ceux fournis dans ce livre. Pour les coques, j'ai utilisé la recette de Strawberry Bakery, une valeur sûre, en lui ajoutant un temps de repos. Pour la cuisson, j'ai utilisé le mode convection de mon four selon les conseils de ce livre. Pour la garniture, enfin, j'ai préparé une crème au beurre aux marrons, histoire de rester dans le thème automnal, que j'ai très légèrement parfumée au café.

7 blancs d'œufs, 200 g de beurre, deux poches à douille et trois heures de travail plus tard, ma mission était accomplie. 

Epuisée mais satisfaite, je suis allée me coucher.



Le jour de la fête est arrivé. J'ai déposé mes macarons à la table destinée à cet effet. Les whoopie pies à la citrouille de Nick étaient déjà là. La main tremblante, j'ai noté le nom de ma contribution sur un morceau de carton : Chestnut & Coffee Macarons. Les dés étaient jetés.

 

Je ne vais pas mentir, j'ai demandé à mes amis de voter pour moi. Je ne suis pas allée contrôler leurs votes (mon esprit de compétition a ses limites) mais une chose est sûre, lorsqu'on a annoncé le nom de la pâtisserie gagnante, c'est bien le mot macaroon que j'ai entendu. J'ai gagné un bon d'achat de 25$ valable chez Wegman's mais, surtout, la satisfaction d'avoir remporté une compétition de pâtisserie contre Nick.

Le soir, fatiguée, j'expliquais à Jonathan que je ne prendrais pas la prochaine compétition tant au sérieux. J'avais prouvé à Nick que j'étais un adversaire à sa hauteur et cela me suffisait. En arrivant pourtant au travail le lendemain, j'ai trouvé un message de Nick dans ma boîte mail dans lequel il commentait un message identifiant les gagnants des quatre concours organisés la veille.
I see Estelle’s name next to the bake-off. I’ve never seen that before! :)
Ma vengeance sera terrible.

Sunday, October 14, 2012

Salade de roquette aux fruits secs



La roquette est une plante au caractère bien trempé. Elle aime la pluie et les températures fraîches mais se vêxe au premier coup de chaleur. Elle est délicate et poivrée quand elle a froid mais devient amère quand il fait chaud. Au fil des années, j'ai pourtant appris à l'apprivoiser. J'en glisse quelques feuilles dans un sandwich un peu trop sage et j'en cache les fleurs dans une omelette. En ce début d'automne, j'en marie de nouveau les feuilles à une poignée de fruits secs pour une salade à la fois douce et piquante, élégante et colorée. Une idée chipée à un magazine de cuisine turc.

Salade de roquette aux fruits secs

Ingrédients pour 1 gourmand 
25 g de roquette (3 à 4 petites poignées)
1 figue sèche coupée en dés
1 abricot sec coupé en dés
1 petite poignée de grains de grenade
1 cuillère à soupe d'huile d'olive
2 cuillères à café de vinaigre balsamique 1 filet de miel liquide
Sel et poivre au goût 
Préparation 

Dans un bol ou une assiette, arranger la roquette suivie des fruits secs et de la grenade. Dans un autre bol, fouetter à la fourchette l'huile d'olive, le vinaigre balsamique et le miel avec une pincée de sel. Verser sur la salade, saler et poivrer au goût et servir aussitôt.

Dégustation

Cette salade révèle tous ses arômes lorsqu'on en déguste tous ses éléments dans une bouchée. Pas facile mais à vous de jouer !

Tuesday, October 2, 2012

Chez Claus, l'épicerie du petit-déjeuner



Jeudi, 3 mai 2012, minimales 10°C - maximales 18°C. 

Je viens de passer la nuit sous une couette moelleuse comme un chamallow. La lumière du jour me réveille et je tente, en vain, de me rendormir. Ma sœur, elle, dort à poings fermés. Nous sommes fatiguées de la veille, de notre long après-midi dans les rues de Paris et de notre dîner tardif à la maison. Il est bientôt 9h et j'ai promis à ma sœur de la réveiller. Je prononce son nom, elle tourne la tête, murmure quelques mots mais se rendort aussitôt. J'avais oublié qu'elle avait ce don. Je la rappelle de nouveau, plus fort cette fois.

"Sarah !"

Elle se réveille pour de bon. Je vais l'emmener chez Claus pour le petit déjeuner, "une alternative souriante à Rose Bakery" d'après Esterelle. C'est le rôle des grandes sœurs que de prendre soin des petites.



Quelque part dans le premier arrondissement, dans une petite rue calme à quelques pas du Louvre des Antiquaires, nous poussons la porte de Claus, l'épicerie du petit déjeuner. Un jeune homme timide mais souriant nous conduit à une table située à l'étage. Je choisis une petite table cachée dans un coin de la salle depuis laquelle je peux étudier les clients.

A ma gauche, un groupe d'anglophones est en début de repas et je jette un œil que j'espère discret sur leurs assiettes. En face de moi, deux jolies Américaines sont en pleine conversation. L'une parle en se lissant ses cheveux, elle porte un rouge à lèvre carmin qui met en valeur son teint de porcelaine. L'autre écoute en fronçant parfois les sourcils, elle porte une veste noire sur t-shirt à col évasé et boit son thé à petites gorgées. Je les trouve élégantes et je me sens brusquement un peu cloche avec mes cheveux décoiffés et mon foulard mal noué.



Sarah et moi étudions le menu, qui semble accomoder les petits appétits (plats à la carte au recto) comme les grandes faims (formules au verso). Sarah commande un café au lait et un müsli et je mise sur le Claus pour  pour affronter le reste de la journée.

Le Claus -18 € 
Boisson chaude
Jus de fruit frais au choix
Corbeille de pain avec beurre et confiture bio
Œuf la coque
Müsli façon Claus préparé la veille

Je suis tentée de feuilleter un magazine posé près de la fenêtre mais je sais que cela agacerait ma sœur. Heureusement, la corbeille de pain fait aussitôt son apparition, tout comme mon smoothie (en réalité, un jus d'ananas arômatisé à la menthe), ma tasse de chocolat chaud et la tasse de café au lait.

 

Je partage le pain avec ma sœur, il y en a plusieurs variétés. Je retrouve la mie légère et filante des pains français : comme cela m'avait manqué. Une flaque de confiture de framboises maison est servie dans une petite assiette. J'en tartine mon pain avec délice. Nous lui détectons un petit goût que nous n'arrivons pas à identifier et nous demandons au serveur de nous éclairer.

"C'est du sureau ! Ca donne comme un goût de litchi, n'est-ce pas ?"

Si !

Notre müsli, un mélange réconfortant de flocons d'avoine, de yaourt et de pomme râpée, arrive ensuite. Il est crémeux et peu sucré et je me promets d'en préparer de retour aux Etats-Unis. Mon chocolat est trop sucré à mon goût mais le jus d'ananas me séduit par sa fraîcheur et son puissant goût de menthe.

Mon œuf à la coque arrive enfin.



J'y trempe un morceau de pain frais et retrouve le goût des dimanche de mon enfance.

Il est bientôt midi, mes voisins de table sont déjà partis et la fille en noir a fini sa tasse de thé. La salle est bientot vide, nous avons fini de manger mais nous ne partons pas tout de suite. Depuis toute petite, ma sœur supplie ma famille de rester attablée à la fin du repas. Je suis prête à partir mais rien ne presse, nous sommes en vacances, et je nous donne le plaisir de savourer pendant encore quelques minutes la chance d'être ici toutes les deux.



Claus (la page facebook est par ici)
14 rue Jean-Jacques Rousseau
Paris 1er

Ne loupez pas les cookies vendus au rez-de-chaussée !

Thursday, September 20, 2012

Envies d'automne



Le cidre frais du marché.
Une tarte aux pommes épicée.
Des muffins au petit déjeuner.
Une boisson chaude pour le goûter.
Une paire de bottines.
De nouvelles ballerines.
Les Beekman Boys à la télé.
Des lasagnes pour le dîner.
Ma maman et moi sur le canapé.
Des litres et des litres de thé.

Tuesday, September 11, 2012

Haricots verts (et une pomme de terre) braisés à la tomate



Tous les jours depuis deux mois, je descends cueillir une poignée de haricots dans mon jardin. Il y en a des verts, bien sûr, mais aussi des violets qui deviennent à leur tour verts à la cuisson. Au fil de l'été, je les ai dégustés de bien des façons. Je les ai associés à d'autres légumes, comme dans cette soupe, par exemple, puis à des quartiers de nectarine dans une salade tiède. Je les ai dégustés crus, dans le jardin (un plaisir réservé au jardinier), et je les ai faits rôtir avec des lamelles de poivron rouge et un filet de vinaigre balsamique jusqu'à ce qu'ils brûnissent et caramélisent. Plus récemment, je me suis inspirée des stewed green beans du Sud des Etats-Unis et des fasulye de ma maman pour concocter cette recette.

Dans le Sud des Etats-Unis comme en Turquie, les haricots verts sont cuits longtemps et lentement. Selon Teresa, mon amie du Sud, on ajoute une pomme de terre et une tomate à la cuisson. Selon ma maman, qui a grandi en Turquie, on fait cuire les haricots verts dans beaucoup d'huile d'olive, suffisamment dit-on pour qu'un filet d'huile glisse au coin des lèvres pendant la dégustation. Dans tous les cas, les haricots sont tendres et digestes. Dans ma recette, il y a une pomme de terre, comme dans le Sud, et une tomate râpée, comme chez ma maman. Il y a peu d'huile d'olive, par contre, par respect pour les cols des t-shirts tâchés de mon enfance. Je pousse la cuisson jusqu'à ce que les haricots changent tout juste de couleur, ils doivent prendre une teinte foncée presque kakie, signe qu'ils sont devenus fondants. Préparés de la sorte, les haricots prennent une saveur douce et complexe à savourer une dernière fois avant la fin de l'été.

Haricots verts (et une pomme de terre) braisés à la tomate 

Ingrédients pour 4 épicuriens 
1 cuillère à soupe d'huile d'olive
1 oignon
1 petite tomate râpée
2 gousses d'ail pelées et ecrasées
500g de haricots verts
1 petite pomme de terre (de type Yukon Gold aux Etats-Unis) pelée et coupée en dés
sel et poivre au goût
Préparation

Dans une sauteuse, faire revenir l'oignon dans l'huile d'olive à feu moyen pendant 5 minutes. Ajouter la tomate et les gousses d'ail et laisser cuire 1 minute supplémentaire. Ajouter les haricots verts, la pomme de terre et une cuillère à café de sel, couvrir et laisser mijoter pendant 20 minutes, en remuant de temps en temps, jusqu'à ce que les haricots soient bien tendres. Rectifier l'assaisonnement et servir bien chaud.

Wednesday, September 5, 2012

Thursday, August 23, 2012

Eloge du maïs doux



A l'époque où je ne voyageais qu'avec mes parents, que mes vacances d'été s'étalaient sur d'innombrables semaines et qu'un cornet de glace concluait mes journées, mes après-midis du mois d'août avaient pour cadre une plage de la mer Egée. Le sable y était fin et blond, la mer y était bleue et tiède et, à peine arrivées, ma sœur et moi allions nous précipiter dans les vagues. Après la baignade, lorsque nos cheveux avaient séché et que nos peaux commmençaient à tirer, ma mère nous tendait un goûter, un fruit et quelques biscuits, qui prenaient le goût du sel au contact de nos lèvres. Il arrivait aussi, mais c'était plus rare, que mon père nous achète des épis de maïs bouillis à la sortie de de la plage. Qu'est-ce que c'était bon ! Le vendeur nous laissait choisir les épis qu'il plaçait alors dans des feuilles de maïs. Nous y mordions sur le chemin de la maison et, lorsque nous avions mangé tous les grains, ma sœur et moi extrayions bruyamment le jus tiède et sucré emprisonné dans l'épi.

 *** 

Je m'étais souvent demandé si, en France aussi, on mangeait aussi du maïs bouilli à la plage. A en croire la grimace de ma copine Nadège lorsque j'ai abordé un jour la question en allant au lycée, j'en ai déduit que non.

*** 

 Aux Etats-Unis, on mange du maïs tout l'été, on le retrouve à tous les barbecues aux côtés d'autres délices estivaux comme les hot dogs et les hamburgers, les tranches de pastèque et le cole slaw. Le maïs ici a la couleur du beurre, il est encore plus doux et cuit encore plus vite qu'en Turquie. Une fois débarassé de ses feuilles, il suffit seulement de 10 minutes de cuisson dans une grande quantité d'eau bouillante pour qu'il me rappelle les vacances. Si la cuisson à l'eau vous repousse, placez le maïs avec ses feuilles directement sur le barbecue ou dans un four préchauffé (non, les feuilles ne brûleront pas). Le maïs est prêt lorsque les feuilles commencent à noircir. Quel que soit le type de cuisson choisi, je vous garantis une chose : il y aura du jus coincé dans l'épi, aspirez-le, vous verrez, c'est délicieux.

Préférez les épis de maïs bio (organic) pour éviter les OGM et consommez le plus vite possible après l'achat avant que les sucres ne se transforment en amidon.

Monday, August 6, 2012

La soupe aux légumes du jardin



Un jour, lorsque j'avais 8 ou 9 ans, ma tata Vivian, celle qui vit en Allemagne (pour être honnête, je n'en ai pas d'autres) m'a offert une trousse à crayons comme celles qu'utilisent les écoliers allemands. C'était une sorte de pochette rectangulaire rouge qui, lorsqu'on en ouvrait la fermeture éclair, dévoilait d'un seul coup tout son contenu. Sur le pan de gauche, il y avait, entre autres, une petite gomme en plastique lisse rose, un crayon à papier à la pointe bien taillée et une petite règle transparente (elle ne devait pas dépasser 20 cm) tandis que, à droite, huit feutres, si je me souviens bien, avaient soigneusement étés rangés par couleur, le jaune à une extrémité et le noir à l'autre. Chaque accessoire était retenu par un ruban élastique blanc, ce qui permettait, à ma plus grande satisfaction, d'ajuster tous les feutres à la même hauteur.

Des que l'ai prise en main, je n'ai eu qu'une seule hâte : celle d'amener ma nouvelle trousse en classe. Ma maman, elle, ne le voyait pas de cet œil. "Tu l'utiliseras quand tu entreras en sixième" a t'elle décrété et la trousse est allée, à mon plus grand regret, rejoindre le reste des fournitures scolaires dans l'armoire coulissante située sous l'escalier de la maison. De temps en temps, je la sortais quand même de sa cachette pour savourer le bruit que faisait la grosse fermeture éclair lorsqu'on l'ouvrait et admirer ma jolie gomme, que les râtures n'avaient pas encore courbées, et mes feutres bien alignés. Je remettais alors la trousse à sa place, comme une petite fille sage et obéissante.

Le jour de la rentrée au collège a fini par arriver. J'étais grande maintenant et, en ce jour ensoleillé,  je portais une jupe en jean comme les filles à la mode de l'époque, un t-shirt à manches courtes et un sweat-shirt savamment jeté sur les épaules (une idée de ma mère). Fébrile, je suis allée chercher ma trousse sous l'escalier. Je l'ai ouverte, comme je l'avais fait tant de fois avant, avec cette fois l'intention d'en utiliser le contenu. J'ai libéré quelques feutres de l'emprise des élastiques, j'étais sur le point de faire un dessin lorsque j'ai du me rendre à l'évidence : les feutres avaient séché.

***

Lorsqu'on a un jardin, c'est très tentant d'attendre le bon moment pour cuisiner sa récolte. Une Ronde de Nice, d'accord, mais je prefererais en avoir deux pour le dîner. Une poignée de tomates cerise ? Il y en aura d'autres demain, je ferai un crumble lorsqu'il y en aura assez. Attendre, croyez-moi, c'est le meilleur moyen de transformer sa précieuse récolte en compost. Lorsque je rentre du jardin avec de modestes quantités de légumes, plus question d'attendre "d'en avoir assez" pour en savourer les saveurs, je prépare une soupe inspirée du minestrone italien et tant pis si la saveur de la courgette se perd un peu dans le bouillon, les courgettes farcies peuvent bien attendre.

La soupe aux légumes du jardin

Ingrédients pour 4 épicuriens
1 cuillère à soupe d'huile d'olive
1 cuillère à soupe de concentré de tomate
2 gousses d'ail écrasées
1 branche de romarin
3 à 4 branches de thym
3-4 pointes de couteau de piment d'Espelette (ajuster en fonction du goût)
1 oignon finement émincé
les côtes d'1/2 botte de blettes coupée en rondelles
1 carotte pelée et coupée en rondelles
1 courgette pelee et coupée en dés
600 g de pommes de terre pelées et coupées en dés
100 de haricots (beurre, verts ou violets) coupés en trois
1 litre environ d'eau ou de bouillon­ 
sel et poivre au goût
 Préparation 

Dans un faitout, faire revenir l'oignon, la carotte et les côtes de blettes dans l'huile d'olive à feu moyen jusqu'à ce que l'oignon soit transclucide, 5 minutes environ. Ajouter l'ail, faire revenir 1 minute supplémentaire, puis ajouter le concentré de tomates, les herbes et le piment, ainsi que la courgette, les pommes de terre et les haricots. Verser suffisamment d'eau ou de bouillon de légume de sorte à couvrir les légumes, porter à ébullition puis laisser mijoter jusqu'à ce que les pommes de terre soient tendres. Rectifier l'assaisonnement et servir bien chaud.

Confession

Je viens de découvrir le piment d'Espelette et son petit goût fumé : mais comment faisais-je avant ?

Wednesday, July 25, 2012

Frozen yogurt à la mûre



Bon, j'avoue, j'ai un petit problème de modération avec les fruits de saison. J'ai vraiment beau essayer (en fait non, je n'essaie même plus), je suis incapable de résister à un arbre rempli de griottes ou à un champs plein de bleuets : j'en remplis mes sacs jusqu'à en casser les poignées et mes caissettes jusqu'à ne plus pouvoir les porter (ma limite semble se situer aux alentours de 5 kilos, c'est d'ailleurs pour ça que je ne me déplace jamais sans poussette). Jonathan a maintenant l'habitude de me voir rentrer de cueillette les bras remplis de fruits frais et il me fait désormais confiance pour leur trouver une place au frigo, un détail auquel je ne pense pas toujours lorsque je suis dans les arbres.

Ma dernière aventure fruitière remonte à une dizaine de jours. C'était un vendredi, jour de marché dans notre ville, à l'heure exacte où les producteurs sont priés de ranger leurs étals. Nous avions tout juste fini nos courses - quelques courgettes, des pommes de terre, les premières tomates de la saison - lorsque mon œil de gourmande a aperçu deux cagettes de mûres prêtes à se faire remballer. Les mûres se conservent mal, je le sais bien, alors j'ai demandé à a vendeuse, une jeune femme brûne un peu timide, si elle était prête à accepter une offre pour une caissette de 12 pintes. Elle m'en a demandé 20$, je lui en ai proposé 15. Deal. Je suis la digne fille de mon père.

Les mûres les plus juteuses ont fini dans ma bouche avant même de franchir le seuil de la maison. Il me restait alors trois kilos de fruits que j'ai respectivement congelé, mis en bocal et turbiné. J'adore transformer les mûres en frozen yogurt : c'est beau (cette couleur !), frais, crémeux sans être lourd et, surtout, surtout, très agréable en bouche puisque les petites graines des fruits sont éliminées en cours de préparation. Une jolie recette pour un goûter dans l'herbe.

Yaourt glacé à la mûre (d'après Orangette)

Ingrédients
450 g (1 lb) de mûres
170 g (3/4 cup) de sucre
2 cuillères à café de vodka ou d'un autre alcool fort
240 mL (1 cup) de yaourt
1 1/2 cuillère à café de jus de citron
Préparation

Dans un grand bol, mélanger les mûres avec le sucre et l'alcool et laisser macérer 1h à température ambiante. Mixer puis faire passer le mélange à travers un tamis. Ajouter le yaourt et le jus de citron et laisser reposer au moins 1h et jusqu'à une nuit au réfrigérateur. Le lendemain, faire prendre le mélange en sorbetière, verser le yaourt glacé dans un récipient hermétique et transférer au congélateur.

Note

L'alcool empêche le frozen yogurt de cristalliser, libre à vous de ne pas l'utiliser.

Wednesday, July 11, 2012

Le gratin d'abricots d'Alain Ducasse



J'ai deux rendez-vous aujourd'hui, l'un en début de matinée, l'autre en fin d'après-midi. Entre les deux, une belle plage de temps libre que j'espère bien remplir de plaisir. Je pense à un pique-nique dans l'herbe, à l'ombre d'un arbre, suivi, pourquoi pas, d'un café en terrasse d'où, les jambes croisées, je regarderais les passants. J'aimerais aussi aller au verger voisin, celui où je cueille chaque été des kilos et des kilos de bleuets et où on trouve aussi de superbes abricots, de petits fruits dorés aux joues rouges dont je ne fais qu'une bouchée. J'aime quand ils sont tout juste mûrs, lorsque leur chair, d'abord acide, s'attendrit et libère des arômes de miel, vous savez, autour du noyau.

Je cuisine l'abricot très simplement. Une compotée. Un clafoutis. Un gratin. J'aime la délicatesse du gratin d'abricots d'Alain Ducasse, celui dont vous trouverez la recette dans le livre Nature desserts : Simple, sain et bon avec moins de sucre. Il n'y a même pas de sucre dans ce gratin, tout juste un peu de miel pour adoucir le fruit. Il y a de l'amande, par contre, et un peu d'amaretto aussi. Leurs discrètes saveurs laissent s'exprimer la vraie star de l'été : l'abricot parfait.

Gratin d'abricots d'après Alain Ducasse

ngrédients
8 abricots
2 x 1 cuillère à soupe de miel, de préférence de lavande
2 x 1 cuillère à soupe d'amandes effilées
1 œuf
3 cuillères à soupe de poudre d'amande
1 cuillère à soupe de farine
1 cuillère à soupe de crème liquide
2 cuillères à soupe d'amaretto 
Préparation 

Préchauffer le four à 180°C (350°F) Découper les abricots en deux puis en quartiers, mettre dans un bol et ajouter 1 cuillère à soupe de miel et 1 cuillère à soupe d'amandes effilées. Laisser macérer 20 minutes. Pendant ce temps, mélanger l'œuf avec la poudre d'amande, la farine, la crème liquide, l'amaretto ainsi que la cuillère de miel restante. Verser dans un moule à tarte et bien étaler à l'aide d'une spatule. Disposer les quartiers d'abricots bien régulièrement dans la garniture et glisser au four pendant 30 minutes. Le gratin est prêt lorsque la crème d'amandes a pris et que la pointe des abricots commence à dorer. Déguster tiède.

Wednesday, July 4, 2012

A la librairie

Je n'ai rien contre le livre électronique, loin de là, mais avouez que c'est un autre plaisir de parcourir les rayons de la Fnac et de...


Crédit photo : Del4yo

... Caressser les pages de Mon Village, le premier livre de Delphine Doreau, et l'exhiber fièrement devant Serge ("C'est elle qui a dessiné mon logo !").



... Dénicher, enfin, après trois tentatives, Ma Vie Balagan, et expliquer au vendeur comme on a été bouleversé par le témoignage de son auteure sur france inter.



... Fondre pour la couverture et, plus tard, l'histoire, de Monsieur Ibrahim.



 ... Craquer, après toutes ces années, pour un livre de la truculente Pénélope Bagieu.



... Retrouver l'auteur de la série du Chat du Rabbin dans une interprétation personnelle du Petit Prince de St. Exupéry.



... Serrer contre soi deux nouveaux titres de son écrivain chouchou, celui avec qui on a, il y a dix ans, traversé l'Atlantique.



... Se laisser influencer par sa sœur et ajouter un livre de Simenon à sa pile.



... Prendre conscience que l'on a plusieurs Amélie Nothomb de retard.

 

... Se retrouvez nez-à-nez avec son enfance.

... Quitter enfin le magasin et déguster lentement un café en appréciant son butin.

Sunday, June 24, 2012

Sunday, June 17, 2012

Compotée de griottes à l'amande amère



Cette année encore, les voisins m'ont invitée à cueillir les griottes de leur jardin. As much as you want, whenever you want* : je ne me suis pas fait prier. J'ai donc fait un total de quatre apparitions sur leur propriété, dont l'une en famille, avec enfant, mari, poussette et escabeau, histoire d'accéder aux branches les plus élevées et remplir mon sac de promesses répétées de clafoutis. Perchée sur mon escabeau, la tête dans les feuilles, j'ai cueilli près de deux kilos de fruits en m'interrompant quand même parfois devant le spectacle attendrissant de nos petites filles respectives jouant sagement dans le bac à sable.

Curieuse, la voisine m'a demandé ce que je faisais de toutes ces cerises. Je lui ai expliqué que ce n'était pas des cerises sucrées qu'ils avaient là mais des griottes aigres, n'y avait-elle jamais goûté ? Non, jamais.

J'ai passé le dimanche suivant à trier, équeuter et dénoyauter mes griottes. N'ayant pas le courage de les transformer en confiture, j'ai congelé la majeure partie de ma récolte, ne laissant que suffisamment de fruits pour la confection d'une simple compotée. Peu sucrée et délicatement parfumée, je la déguste nature, à la cuillère, lorsqu'il n'y a pas un petit cheesecake pour lui tenir compagnie. Cette recette présente la griotte sous son meilleur jour : sa couleur, un beau rouge qui tire sur le rose, est envoutante et sa discrète saveur d'amande irrésistible. J'en ai réservé un pot pour les voisins... Qui sait s'ils m'inviteront de nouveau l'an prochain.

*Autant que tu veux, quand tu veux.

Compotée de griottes à l'amande amère (d'après Gourmet, Juillet 2001)

Ingrédients
475 g de griottes équeutées
100 g (1/2 cup) de sucre
1 cuillère à soupe de fécule de maïs
180 mL (2/3 cup) d'eau
2 gouttes d'extrait d'amande amère
Préparation

Dénoyauter les griottes au-dessus d'un bol afin d'en récupérer le jus. Dans une petite casserole, mélanger la fécule et le sucre avec l'eau et le jus de griottes puis porter à ébullition en mélangeant régulièrement. Ajouter les griottes et laisser bouillir 2 minutes en continuant de mélanger. Verser le mélange dans un chinois, transférer les griottes dans un bol et le liquide dans la casserole puis laisser réduire 5 minuites ou jusqu'à ce que la sauce commence à épaissir. Verser sur les griottes, ajouter 2 gouttes (pas plus !) d'extrait d'amande amère, mélanger et laisser refroidir. Déguster tiède ou froid.

Tuesday, June 12, 2012

Sardines au citron Wild Planet



Originaires du Pacifique et conservées dans l'huile d'olive, ces sardines à la peau lisse et brillante se démarquent par leur taille imposante et leur petite note acidulée. Une petite rondelle de citron repose sur ces jolies sardines qui ne demandent qu'une chose : réveiller les saveurs de votre déjeuner. Elles s'accordent très bien avec les notes piquantes de la roquette et l'acidité des olives vertes et si je vous dis en plus qu'elles sont conditionnées dans des conserves garanties sans BPA, vous comprendrez pourquoi les sardines Wild Planet sont mes préférées de ce côté-ci de l'Atlantique.

Je trouve les sardines au citron Wild Planet sur Amazon ainsi que dans les magasins Whole Foods et Wegman's. Comptez un peu plus de 2$ pour une boîte de ces délicieuses sardines.

Sunday, June 3, 2012

Un jardin en pots - 2ème partie



Les pots sont troués et le terreau acheté ? Félicitations, la grande aventure du jardinage peut enfin commencer ! Avant pourtant d'imaginer la saveur des betteraves Chiogga fraîchement tirées de la terre et l'odeur des tomates Sungold gorgées de soleil, je vous encourage une fois de plus à commencer petit et prendre le temps de découvrir les principes de base du jardinage. Si votre expérience dans la maîtrise du monde végétal se résume à arroser deux fois par an un cactus IKEA, commencez donc par quelques herbes : le thym, la sauge, la ciboulette et la menthe sont des plantes coriaces et peu exigeantes. Je suis également fan de la roquette qui, une fois semée au début du printemps ou à la fin de l'été, nous récompense de ses feuilles poivrées en l'espace de quatre petites semaines. Ici, en Pennsylvanie, je profite de la période actuelle pour semer haricots verts, persil et basilic qui poussent chaque année sans trop d'efforts pour le plus grand bonheur de nos repas estivaux. Lorsque les graines sont en terre, il s'agit alors de suivre la croissance de ses plants avec amour (traduction : chaque jour), d'arroser régulièrement les pots et d'enrayer une éventuelle invasion de limaces. Voici quelques précieuses ressources pour vous accompagner dans ces tâches.



Son look n'est peut-être pas très rock-n-roll mais qu'importe, Edward C. Smith est un jardinier passioné et généreux qui donnera confiance même aux pouces les plus gris. Ses ouvrages abondamment illustrés sont clairement organisés, passant en revue les principes de base du jardinage (matériel à utiliser, composition d'un engrais, revue des maladies, etc.) avant d'attaquer la culture de légumes et herbes spécifiques sous forme de fiches pratiques. L'auteur vivant dans le Vermont, il a d'excellents conseils pour les jardiniers dont les étés ne sont ni très longs, ni très chauds. Ces deux livres complémentaires devraient largement vous suffir pour commencer et entretenir de simples bacs d'herbes et de légumes.

Si votre espace de jardinage va bien au-delà d'une bordure de fenêtre et que la culture des fruits vous intéresse, je vous suggère alors d'accueillir McGee & Stuckey's Bountiful Container dans votre collection. Ce livre, qui m'a guidée dans la sélection d'une variété de figuier adapatée à mon climat, est une mine d'informations pour réussir à cultiver arbres et arbustes fruitiers en pots. Je ne fais qu'un seul reproche à ce livre : celui de ne pas contenir de photos.

Les plus sérieux d'entre vous pourront enfin se tourner vers cet ouvrage de référence du jardinage bio pour une couverture approfondie de sujets brûlants tels que : puis-je faire pousser des carottes avec mes tomates ? Quelle est cette larve qui a élu domicile dans la tige de mon plant de potimarron ? Je vous préviens tout de suite, ce livre-là, c'est du costaud.



Dans un autre registre, j'aime aussi beaucoup les blogs de jardinage, avec une préférence pour Chiot's Run  pour sa mise à jour quotidiennne ainsi que ses superbes photos. J'apprécie aussi la plume de Gayla Trail, qui sévit depuis Toronto via You Grow Girl et Willi Galloway qui nourrit son Diggin Food depuis l'Etat de Washington. Ces deux jeunes femmes sont d'ailleurs les auteures de superbes ouvrages au ton et à l'esthétique plus contemporains que ceux précédemment cités et ce n'est d'ailleurs pas par hasard qu'on les retrouve dans les magasins Anthropologie. Côté français, je suis fidèle au blog plein de poésie de jp que je fréquente depuis plusieurs années.



Pour finir, je suis abonnée au magazine Organic Gardening et je me plonge chaque hiver dans les catalogues de graines Seeds of Change et High Mowing Organic Seeds pour leurs photos et leurs généreux conseils. Il n'y a rien de tel que de feuilleter un catalogue plein de verdure en plein mois de fevrier et rêver à ses radis, petits pois et autres carottes.

Alors, prêts à vous lancer ?


Merci de partager vos meilleures sources françaises avec moi dans les commentaires !

Sunday, May 27, 2012

Un jardin en pots - 1ère partie



Oh, que je suis vilaine : nous arrivons déjà en juin et je ne vous ai toujours pas parlé de mon jardin. Voilà pourtant plusieurs semaines qu'il nous régale de ses feuilles de salades croquantes et de ses radis multicolores, et je ne connais pas de plaisir plus grand que celui de goûter au fruit de sa propre récolte. Parce que je voudrais vous convaincre que vous pouvez, vous aussi, connaitre la fierté de servir votre salade de roquette maison à vos amis, je vous livre ici mes secrets pour réussir un jardin en pots. Vous n'avez pas besoin de beaucoup d'espace ou de temps pour jouer les apprentis jardiniers, il suffit simplement de choisir...

Le bon emplacement

Un balcon, une terrasse voire un bord de fenêtre feront très bien l'affaire tant qu'ils reçoivent au moins six heures d'ensoleillement par jour.



Des pots adaptés

Un seau, une vieille boîte de conserve, un pot en terracotta... N'importe quel récipient peut se tranformer en pot à condition que son fond soit percé de trous : il est en effet impératif de laisser l'excès d'eau d'arrosage s'échapper pour empêcher les racines de moisir. La dimension de votre pot dépendra de ce que vous voudrez y faire pousser. De manière générale, plus le pot est haut et large, mieux il permettra aux racines de votre plante de se développer.

Pour les plantes aromatiques comme la menthe, le thym et le persil, ainsi que les salades que vous souhaitez récolter comme jeunes pousses, une petite jardinière rectangulaire de 30 cm de long et 15 cm de haut est suffisante. Pour la plupart des légumes, privilégiez cependant des pots d'au moins 50 cm de hauteur et de largeur : ce sont les dimensions des pots que j'utilise pour les tomates, poivrons, blettes et les salades.

Si vous n'avez pas d'expérience en jardinage, pourquoi ne pas commencer par une petite jardinière facile à gérer et quelques herbes pour gagner en confiance avant d'investir dans des pots plus larges ?



Du terreau

Une régle d'or : pas de terre de votre jardin dans vos jardinière, celle-ci étant bien trop compacte pour permettre un développement et une oxygénation adéquats des racines. Utilisez plutôt un terreau spécialement formulé pour la culture en pots. Lorsque j'ai commencé à jardiner ici aux Etats-Unis, j'ai d'abord utilisé du terreau inorganique de la marque Miracle-Gro à qui j'ai vite fait un reproche, celui de contenir un engrais à absorption rapide. La présence de cet engrais se traduit par une croissance des plantes à la vitesse grand V pendant une courte durée, suivie de son arrêt soudain et complet. Il faut alors rajouter de l'engrais à absorption rapide pour stimuler de nouveau la croissance... Le cercle vicieux continue.

Depuis le printemps dernier, j'utilise donc un mélange composé d'une part de terreau sans tourbe, le Container Blend Potting Soil de la marque Organic Mechanics et d'une part de compost. Vous pouvez bien entendu utiliser votre compost maison mais depuis que je réserve le mien pour mon jardin en terre, je suis devenue une inconditionnelle du compost de homard du Maine de la marque Coast of Maine qui est particulièrement doux, fin et aéré et disponible à bon prix chez Whole Foods. Je remplis mes pots de ce mélange, y sème mes graines de salades ou mes jeunes plants de tomates, saupoudre le tout d'un engrais bio à diffusion lente (celui de Dr. Earth est d'excellente qualité) et le tour est joué. Je ne connais hélàs pas les produits disponibles en France mais je fais confiance aux jardiniers confirmés pour partager leurs bons plans dans les commentaires.



La deuxième partie est ici.

Monday, May 21, 2012

Pancakes à la farine semi-complète



La farine blanche ? Une amie proche. La farine complète ? Une bonne copine. La farine semi-complète ? Hum, en voilà une à qui on ne m'avait pas présentée. Elle était pourtant là, vêtue d'un simple habit beige fièrement estampillé AB, me saluant timidement depuis le rayon bio d'un magasin Carrefour. Curieuse, j'en ai donc pris un paquet, songeant déjà aux pancakes que j'avais promis à ma maman le lendemain matin. Par chance, une petite bouteille de lait ribot breton m'attendait sagement au rayon frais et je l'ai donc saisie, me réjouissant à l'avance à l'idée de partager un peu de mon univers gourmand avec ma famille.

Le soir-même, j'ai mis la farine semi-complète à tremper dans le lait ribot, tout comme me l'avait suggéré ce livre découvert l'an passé. En laissant fermenter les farines (semi) complètes on optimiserait ainsi la biodisponibilité des nutriments. Soit. Ce qui est sûr, c'est que le trempage atténue l'amertume de la farine de blé complète que certains (hello Jonathan) peuvent trouver désagréable. Le lendemain, c'est donc avec fierté que j'ai servi ces pancakes moelleux au goût de noisette à ma famille ; nous les avons accompagnés de sirop d'érable de Pennsylvanie, en regardant les arbres du jardin depuis la table du petit déjeuner.

Si mon séjour en France a pris fin, le paquet aux couleurs sobres, lui, m'a suivie en Amérique. Ici aussi, il fait de fabuleux pancakes que je tartine désormais de beurre d'érable tiède* pour un petit-déjeuner ultra gourmand. Jonathan aussi a succombé à son charme : la farine semi-complète, une nouvelle amie ?

*Le beurre d'érable est exactement ce que vous imaginez, du concentré de sirop d'érable à la saveur tout aussi concentrée. Une folie. La Maison Brien m'en avait offert il y a plusieurs années mais j'ignore pourquoi avoir tant attendu avant d'en ouvrir le bocal. La peur d'une addiction, sans doute.

Pancakes à la farine semi-complète

Ingrédients pour 20 à 25 pancakes
250 g de farine semi-complète
500 mL de lait ribot
2 oeufs
30 g de beurre fondu
2 cuillères à soupe de sucre
1 cuillère à café de bicarbonate de soude
1 cuillère à café de sel
Préparation

La veille, mélanger la farine et le lait ribot dans un grand bol, couvrir et laisser reposer une nuit à température ambiante.

Le lendemain, ajouter les œufs, le bicarbonate, le sucre et le sel, puis incorporer le beurre fondu. Faire fondre une noix de beurre dans une grande poêle anti-adhésive chauffée à feu moyen. Lorsque la poêle est bien chaude (une goutte d'eau versée à sa surface doit s'évaporer en crépitant), verser des petites loucheés de pâte espacées de 1 à 2 cm. Lorsque des bulles se forment à la surface des pancakes, retourner et faire cuire la deuxième face pendant 1-2 minutes supplémentaires. Continuer ainsi jusqu'à épuisement de l'appareil.

Empiler les pancakes sur une assiette et servir accompagné de sirop d'érable ou de compote.

Tuesday, May 8, 2012

Lâcher prise



Faire la sieste un mardi matin.
Boire un expresso à 20 heures.
Finir son petit déjeuner à midi.
Commander un chocolat chaud.
Partager un croissant.
Reprendre un macaron.
Déboucher une bouteille de Pop.
Observer les passantes.
Trouver une nouvelle écharpe.
Ne pas songer à demain.

Tuesday, April 17, 2012

Au supermarché turc : la mélasse de grenade



La mélasse de grenade, nar ekşisi en turc, vous connaissez peut-être : c'est ce sirop acide aux notes fruitées que l'on retrouve dans plusieurs cuisines du Moyen-Orient, du Liban à l'Iran, en passant bien sûr par la Turquie. Amatrice de saveurs acidulées, j'aime m'en servir une cuillère, pour le plaisir de sentir mes paupières cligner, mais je l'utilise aussi partout où je recherche une pointe d'acidité, dans une vinaigrette ou une marinade, par exemple. Je l'apprécie particulièrement sur les aubergines grillées et le taboulé turc, kısır, dont c'est l'indétournable ingrédient. Lorsque vous le chercherez, dans les épiceries turques, prenez néanmoins bien garde à ne pas repartir avec une version sucrée de cette mélasse : si l'étiquette vous parle d'une sauce, sos en turc, ou de sirop de glucose, passez votre chemin et tentez votre chance sur sur le web. Reste sinon à remplacer le précieux liquide par du jus de citron.

Sunday, April 8, 2012

Le jour où je suis devenue Américaine



C'était une belle journée de printemps, le soleil avait été de la partie et, après un hiver inhabituellement long et rigoureux, je portais de nouveau ma veste en velours. Nous étions un peu plus de soixante ce jour-là, 62, je crois, originaires d'une trentaine de pays avec pour seul point commun celui d'asssiter à notre cérémonie de naturalisation. Certains étaient venus en famille, d'autres seuls. Je me souviens de cette jeune fille d'origine iranienne, de son fard à paupières bleu coordonné à sa tenue, de ses sandales à talons hauts et de son grand sourire sur les photos. A côté de moi, une mère de famille bengalie qui reniflait bruyamment et, derrière, sur le côté, deux enfants asiatiques qui ne voulaient pas tenir assis.



La cérémonie était dirigée par un juge, un Noir Américain à la bedaine imposante et à l'humeur joviale. Un an plus tard, je ne me souviens que de quelques bribes de cette cérémonie. Je sais que nous avons regardé quelques vidéos, un message du Président Obama nous souhaitant la bienvenue en tant que citoyens américains, nous avons aussi chacun eu droit à une copie de la déclaration d'indépendance, puis à une brochure mettant à l'honneur de célèbres immigrés naturalisés, Albert Einstein y figurait, ainsi qu'un petit drapeau américain.



Qu'est-ce qui pousse un jour une personne à quitter son pays d'origine, sa famille, sa culture, ses racines ? Pour les plus chanceux, dont je fais partie, les raisons sont simples : une opportunité professionnelle, la curiosité, une rencontre. Pour d'autres, j'imagine les raisons plus complexes et douloureuses. J'ai interprété, à tort ou à raison, l'excitation manifeste de certains candidats à la naturalisation comme une victoire sur un passé. Pour moi, il s'agissait de la suite naturelle des choses.



Jonathan avait été ému par la cérémonie, moi aussi, et puis nous avons du écouter cette chanson. Le juge a conclu la cérémonie en déclarant que le pays avait la chance de nous avoir comme citoyens, les Etats-Unis est un pays de mutts*, a t'il dit, et c'est ce qui fait son charme et sa force. Avant de quitter la salle, j'ai pris le temps de m'inscrire sur les listes électorales et puis nous sommes allés déjeûner, Jonathan et moi, chez Chipotle où, foulard autour du cou, j'ai mangé un burrito.

*bâtard, en parlant d'un chien. Le mot mutt est quand même plus joli.

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