Monday, October 29, 2012

Halloween Bake-Off



Chaque année depuis plusieurs années, mon entreprise organise une fête à l'occasion de Halloween. C'est une célébration que nous portons très à cœur puisqu'elle est ouverte à nos enfants. Ils découvrent alors notre espace de travail relooké pour l'occasion et, entre les toiles d'araignée synthétiques et les fantômes en peluche, ils sont invités à piocher dans des seaux remplis de friandises. Lorsque leurs sacs sont remplis de bonbons et de chocolats, ils participent alors à une parade en plein air. Pendant ce temps, leurs parents discutent autour d'un gobelet de café ou de chocolat chaud et, pour la première fois cette année, de gourmandises maison à l'occasion d'un bake-off, une compétition de pâtisserie.

 

Il s'agissait du deuxième bake-off auquel je participais. L'an passé, j'avais préparé la bûche aux marrons de Pascale à l'occasion de la Christmas Party de mon travail et, malgré quelques soucis au niveau de l'exécution (ma bûche ressemblait à un camion), j'étais arrivée deuxième ex-aequo. Le gagnant, Nick, un passioné de cuisine qui prépare chaque année le festin de Thanksgiving pour toute sa famille, avait remporté la compétition grâce à ses cannoli sandwich cookies. Composés de deux cookies au chocolat garnis d'une crème à base de mascarpone et de pistaches concassées, ils étaient, je devais bien l'admettre, terriblement gourmands.

Le lendemain, Nick était venu prendre des mes nouvelles, il voulait savoir si ça n'avait pas été trop dur de perdre. Je lui avais répondu dignement que j'avais tourné la page, moi, et que je préparais ma revanche. Il a ri. Son assurance m'avait agacée, je savais qu'il n'avait jamais perdu à une telle compétition au travail mais je voulais lui montrer que moi aussi je savais aussi me débrouiller aux fourneaux.



Au mois d'avril, je l'ai donc invité à un brunch à la maison pour tenter de l'impressionner. J'avais préparé des œufs cocotte sur une fondue de poireaux parfaitement assaisonnée, des pommes de terre au four croustillantes ainsi que des gaufres liégeoises moelleuses et caramélisées. Je lui ai demandé s'il craignait désormais que je gagne la prochaine compétion de pâtisserie et vous savez ce qu'il m'a répondu ? Que je lui avais simplement montré que je savais préparer un brunch (aïe).



Go big or go home ai-je pensé lorsque l'annonce du bake-off de Halloween est tombée : j'allais faire des macarons. Je me suis donné tous les moyens de réussir : la veille du concours, j'ai demandé à ma maman, en visite aux Etats-Unis, de me dessiner des gabarits à partir de ceux fournis dans ce livre. Pour les coques, j'ai utilisé la recette de Strawberry Bakery, une valeur sûre, en lui ajoutant un temps de repos. Pour la cuisson, j'ai utilisé le mode convection de mon four selon les conseils de ce livre. Pour la garniture, enfin, j'ai préparé une crème au beurre aux marrons, histoire de rester dans le thème automnal, que j'ai très légèrement parfumée au café.

7 blancs d'œufs, 200 g de beurre, deux poches à douille et trois heures de travail plus tard, ma mission était accomplie. 

Epuisée mais satisfaite, je suis allée me coucher.



Le jour de la fête est arrivé. J'ai déposé mes macarons à la table destinée à cet effet. Les whoopie pies à la citrouille de Nick étaient déjà là. La main tremblante, j'ai noté le nom de ma contribution sur un morceau de carton : Chestnut & Coffee Macarons. Les dés étaient jetés.

 

Je ne vais pas mentir, j'ai demandé à mes amis de voter pour moi. Je ne suis pas allée contrôler leurs votes (mon esprit de compétition a ses limites) mais une chose est sûre, lorsqu'on a annoncé le nom de la pâtisserie gagnante, c'est bien le mot macaroon que j'ai entendu. J'ai gagné un bon d'achat de 25$ valable chez Wegman's mais, surtout, la satisfaction d'avoir remporté une compétition de pâtisserie contre Nick.

Le soir, fatiguée, j'expliquais à Jonathan que je ne prendrais pas la prochaine compétition tant au sérieux. J'avais prouvé à Nick que j'étais un adversaire à sa hauteur et cela me suffisait. En arrivant pourtant au travail le lendemain, j'ai trouvé un message de Nick dans ma boîte mail dans lequel il commentait un message identifiant les gagnants des quatre concours organisés la veille.
I see Estelle’s name next to the bake-off. I’ve never seen that before! :)
Ma vengeance sera terrible.

Sunday, October 14, 2012

Salade de roquette aux fruits secs



La roquette est une plante au caractère bien trempé. Elle aime la pluie et les températures fraîches mais se vêxe au premier coup de chaleur. Elle est délicate et poivrée quand elle a froid mais devient amère quand il fait chaud. Au fil des années, j'ai pourtant appris à l'apprivoiser. J'en glisse quelques feuilles dans un sandwich un peu trop sage et j'en cache les fleurs dans une omelette. En ce début d'automne, j'en marie de nouveau les feuilles à une poignée de fruits secs pour une salade à la fois douce et piquante, élégante et colorée. Une idée chipée à un magazine de cuisine turc.

Salade de roquette aux fruits secs

Ingrédients pour 1 gourmand 
25 g de roquette (3 à 4 petites poignées)
1 figue sèche coupée en dés
1 abricot sec coupé en dés
1 petite poignée de grains de grenade
1 cuillère à soupe d'huile d'olive
2 cuillères à café de vinaigre balsamique 1 filet de miel liquide
Sel et poivre au goût 
Préparation 

Dans un bol ou une assiette, arranger la roquette suivie des fruits secs et de la grenade. Dans un autre bol, fouetter à la fourchette l'huile d'olive, le vinaigre balsamique et le miel avec une pincée de sel. Verser sur la salade, saler et poivrer au goût et servir aussitôt.

Dégustation

Cette salade révèle tous ses arômes lorsqu'on en déguste tous ses éléments dans une bouchée. Pas facile mais à vous de jouer !

Tuesday, October 2, 2012

Chez Claus, l'épicerie du petit-déjeuner



Jeudi, 3 mai 2012, minimales 10°C - maximales 18°C. 

Je viens de passer la nuit sous une couette moelleuse comme un chamallow. La lumière du jour me réveille et je tente, en vain, de me rendormir. Ma sœur, elle, dort à poings fermés. Nous sommes fatiguées de la veille, de notre long après-midi dans les rues de Paris et de notre dîner tardif à la maison. Il est bientôt 9h et j'ai promis à ma sœur de la réveiller. Je prononce son nom, elle tourne la tête, murmure quelques mots mais se rendort aussitôt. J'avais oublié qu'elle avait ce don. Je la rappelle de nouveau, plus fort cette fois.

"Sarah !"

Elle se réveille pour de bon. Je vais l'emmener chez Claus pour le petit déjeuner, "une alternative souriante à Rose Bakery" d'après Esterelle. C'est le rôle des grandes sœurs que de prendre soin des petites.



Quelque part dans le premier arrondissement, dans une petite rue calme à quelques pas du Louvre des Antiquaires, nous poussons la porte de Claus, l'épicerie du petit déjeuner. Un jeune homme timide mais souriant nous conduit à une table située à l'étage. Je choisis une petite table cachée dans un coin de la salle depuis laquelle je peux étudier les clients.

A ma gauche, un groupe d'anglophones est en début de repas et je jette un œil que j'espère discret sur leurs assiettes. En face de moi, deux jolies Américaines sont en pleine conversation. L'une parle en se lissant ses cheveux, elle porte un rouge à lèvre carmin qui met en valeur son teint de porcelaine. L'autre écoute en fronçant parfois les sourcils, elle porte une veste noire sur t-shirt à col évasé et boit son thé à petites gorgées. Je les trouve élégantes et je me sens brusquement un peu cloche avec mes cheveux décoiffés et mon foulard mal noué.



Sarah et moi étudions le menu, qui semble accomoder les petits appétits (plats à la carte au recto) comme les grandes faims (formules au verso). Sarah commande un café au lait et un müsli et je mise sur le Claus pour  pour affronter le reste de la journée.

Le Claus -18 € 
Boisson chaude
Jus de fruit frais au choix
Corbeille de pain avec beurre et confiture bio
Œuf la coque
Müsli façon Claus préparé la veille

Je suis tentée de feuilleter un magazine posé près de la fenêtre mais je sais que cela agacerait ma sœur. Heureusement, la corbeille de pain fait aussitôt son apparition, tout comme mon smoothie (en réalité, un jus d'ananas arômatisé à la menthe), ma tasse de chocolat chaud et la tasse de café au lait.

 

Je partage le pain avec ma sœur, il y en a plusieurs variétés. Je retrouve la mie légère et filante des pains français : comme cela m'avait manqué. Une flaque de confiture de framboises maison est servie dans une petite assiette. J'en tartine mon pain avec délice. Nous lui détectons un petit goût que nous n'arrivons pas à identifier et nous demandons au serveur de nous éclairer.

"C'est du sureau ! Ca donne comme un goût de litchi, n'est-ce pas ?"

Si !

Notre müsli, un mélange réconfortant de flocons d'avoine, de yaourt et de pomme râpée, arrive ensuite. Il est crémeux et peu sucré et je me promets d'en préparer de retour aux Etats-Unis. Mon chocolat est trop sucré à mon goût mais le jus d'ananas me séduit par sa fraîcheur et son puissant goût de menthe.

Mon œuf à la coque arrive enfin.



J'y trempe un morceau de pain frais et retrouve le goût des dimanche de mon enfance.

Il est bientôt midi, mes voisins de table sont déjà partis et la fille en noir a fini sa tasse de thé. La salle est bientot vide, nous avons fini de manger mais nous ne partons pas tout de suite. Depuis toute petite, ma sœur supplie ma famille de rester attablée à la fin du repas. Je suis prête à partir mais rien ne presse, nous sommes en vacances, et je nous donne le plaisir de savourer pendant encore quelques minutes la chance d'être ici toutes les deux.



Claus (la page facebook est par ici)
14 rue Jean-Jacques Rousseau
Paris 1er

Ne loupez pas les cookies vendus au rez-de-chaussée !

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